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Lire pour grandir - Page 4

  • Avis sur : Dans la luge d’Arthur Shopenhauer , de Yasmina Reza

    luge de.JPG« Le maître de mon mari a étranglé sa femme, lui se contente de laisser sa main choir au bout de l’accoudoir, de façon lamentable et flétrie. Mon mari n’a pas de radicalité. C’est un disciple.

    La génération de mon mari a été écrasée par les maîtres ». Voilà la phrase qui pourrait au mieux résumer cette courte œuvre de Yasmina Reza, cette dramaturge qui connaît un succès confirmé dans le monde entier, auteur notamment de « Art », pièce absurde. Ariel Chipman était professeur de philosophie, disciple de Spinoza. Puis, la vieillesse venue, le désespoir le gagne, et vite, il remet en cause sa vie intellectuelle.

    Devant le caractère morose de l’existence, devrions-nous pas être dans la « luge d’Arthur Shopenhauer ? ».

    Sa femme, Nadine, névrosée, s’attache à des détails qui lui permettent de ne pas plonger dans la folie, avec son mari. Autour de ce couple, un ami, Serge Othon Weil, se raconte, sa vie, ses critiques, pour donner un semblant de compagnie à ces deux êtres que plus rien ne semble retenir ensemble. Et puis, la psychiatre de conclure : « la frivolité nous sauve ». Yasmina Reza se livre à un exercice de style réussi, celui de lier quatre personnages différents entre eux, avec leur identité propre, leurs obsessions, leurs questions existentialistes.

    Dans la luge d’Arthur Shopenhauer Yasmina Reza Albin Michel 9€ 107pages

  • Livre de Pascal Quignard :Villa Amalia

    Il y a deux Quignard : le premier est un écrivain classique et baroque, un orfèvre de la syntaxe, un peu magicien un peu sorcière, qui sait comme personne envoûter son lecteur dans les spirales de ses phrases, les brumeuses légendes de ses petits traités, l’érotisme contourné de ses récits ou les leçons ténébreuses de sa sagesse moitié romaine moitié chinoise. Et puis il y en a un autre, poseur et salonnard, raseur et prétentieux. Ces derniers temps, le second avait tendance à étouffer l’autre. Alors ce roman, Villa Amalia, tu l’abordes prudemment, presque soupçonneux.

    villa-amelia.JPGLe début te semble compassé, convenu, personnages trop chics, sentiments trop magnifiés, langue trop apprêtée. Encore un livre snob, te dis-tu, du mauvais Quignard. Et puis, soudain, vers la page 130, le vrai, le grand Quignard reprend le dessus. On oublie un peu l’histoire assez ennuyeuse de cette femme solitaire qui compose une musique rare dans une maison de rêve au sud de l’Italie, on tend l’oreille, on se laisse ensorceler par son phrasé, ses accélérations, les coudes des verbes, les coupures, les raccourcis, les étrangetés abruptes ou doucement vénéneuses :

    Dans l’angle de la porte, à gauche du café, juste avant le marchand de journaux, un civil au visage glabre, maigre, ridé, s’appuyait contre le mur. Il fumait. Il approchait de la vieillesse. Il était chauve, de rares cheveux blonds autour des oreilles, des lunettes rondes cerclées de fer, des grands yeux pâles. Il n’avait plus qu’un filet de voix – quand il parlait. Mais il parlait si peu que tous l’avaient oublié dans son coin. Il soutirait la fumée de sa cigarette par petites saccades, inspirant longuement, fermant à demi les yeux. Il allait mourir. C’était moi. (193)

    Et alors, jusqu’à la fin, le roman n’est plus qu’un prétexte à aphorismes, portraits, petits contes bizarres, merveilleusement ciselés dans cette matière précieuse, brillante, sauvage et raffinée...

     

  • Avis sur La Vie sur Mars de Laurent Graff

    Editeur : Le Rocher
    Publication :18/10/2007

     

    vie-sur-mars.JPGLes hommes viennent de Mars, Laurent Graff de bien plus loin encore. D’une autre galaxie sans doute. D’une autre dimension peut-être. Pour preuve, son recueil de nouvelles ‘La Vie sur Mars’. Douze vies étranges et pourtant familières. Douze petits bouts d’existence pour en extraire la substantifique moelle : du sexe, de l’argent, de l’espoir d’aimer et d’être aimé. Et une question demeure intacte : qu’est-ce qui fait écrire Laurent Graff ? La vie d’Alain Gentil qui joue l’épreuve de force avec… un bol de piments. Ce couple de banlieue qui revêt sa panoplie de cow-boy pour aller au supermarché.

    Les histoires de Graff se suivent et ne se ressemblent pas, plus simples et déjantées les unes que les autres. Certaines même échappent au commun des mortels. Qu’allait donc faire David Vincent avec les Bee Gees ?

    Pas de doute, Laurent Graff a quelque chose d’extraterrestre.

     

  • L'année de la B.D. ? - suite

    Depuis les années 2000 Les producteurs français multiplient eux aussi les adaptations au grand écran et l'immense succès d''Astérix et Obélix : Mission Cléopatre' d'Alain Chabat en a été l'élément déclencheur. S'en sont suivis des films comme 'Blueberry', 'Michel Vaillant', 'Iznogoud' ou encore 'l'Enquête Corse'. Et même si ces adaptations filmées francophones de 2004 n'ont pas réellement fait mouche, de nombreux projets sont toujours en cours : Bob et Bobette, Alix, Blake & Mortimer, Blacksad, Titeuf, Thorgal, Les Pieds Nickelés... et même un Tintin par Spielberg (ndlr : à confirmer tout de même) ! L'évolution des technologies explique le phénomène ; il est aujourd'hui beaucoup plus facile de porter à l'écran des scènes de bandes dessinées. L'exploitation du merchandising autour des films prend une véritable tournure industrielle et le secteur publicitaire s'intéresse de très près à la BD. 

    bd-3.JPG

    La BD : l'industrie des bulles


    La BD deviendrait-elle une véritable industrie ? Elle semble rimer avec diversité et rentabilité. Ce nouveau phénomène couvre la totalité de notre environnement culturel et médiatique. Comme beaucoup d'autres expressions culturelles s'alliant aux médias, la BD devient une industrie qui brasse beaucoup d'argent. Avant tout objet culturel, c'est aussi un média, un moyen de communication que les publicitaires n'ont pas hésité à introduire dans leurs campagnes. Beaucoup d'auteurs admettent que le marché de la BD sature : trop de publications et beaucoup de petites maisons d'édition sont laissées pour compte face à ce qu'ils appellent les "maisons d'édition à vocation commerciale".


    Les femmes, un public à séduire



    Par rapport à la génération d'Uderzo , les auteurs actuels sont des "enfants de la BD super gâtés" déclare Zep au magazine Bédéka. Il y en a pour tous les goûts : du roman graphique à la BD de science-fiction en passant par des oeuvres plus expérimentales, il n'y a qu'un segment du public qui est un peu plus laissé pour compte, celui des femmes. Alors que dans la culture nippone et dans la culture américaine la bande dessinée pour femmes occupe une place non négligeable, en Europe il reste beaucoup à faire. Souvent dessinée de manière aguicheuse, la femme ne se retrouve pas dans l'univers BD. Mais cela se bouscule un peu ces derniers temps. De plus en plus de dessinatrices sont publiées et ouvrent le créneau. Le prix du meilleur album Angoulême 2005 a d'ailleurs été décerné à Marjane Satrapi pour 'Poulet aux Prunes'. On ne peut donc qu'imaginer de belles perspectives !

     

  • Elégie pour un Américain de Siri Hustvedt

    Editeur : Actes Sud
    Publication :5/5/2008

     

    elegie.JPGL’individualité est une énigme apparemment insondable. C’est pourtant ce mystère que tente d’élucider cette touchante ‘Elégie pour un Américain’. Le récit semble buter au départ, peinant à trouver sa fluidité, comme un individu avancerait à tâtons dans l’obscurité. L’expression même se montre hésitante, presque convenue. Mais peu à peu se révèle le dessein de l’auteur. Avec d’infinies précautions, et pourtant animée d’une détermination inébranlable, Siri Hustvedt, telle une archéologue, gratte, souffle, balaye pour dégager de la couche de poussière et autres résidus déposés par le temps la structure même de ses personnages.

    Elle met à nu leur géographie intime, découvre leurs secrets originels. Dès lors, ces derniers nous sidèrent par leur aisance à se dire, à dévoiler ce qu’il y a en eux de plus profond, de plus fragile. Le texte aussi s’affranchit de toute retenue, et s’enrichit d’un vocabulaire prégnant, de comparaisons volubiles. Il répond à une conception personnelle du suspense mais tient indéniablement en haleine, jusqu’aux scènes finales, quasi théâtrales.


    Roman contemporain s’il en est, ‘Elégie pour un Américain’ met en scène des héros modernes, chercheurs ou psychologues, veufs ou divorcés, enfants du métissage des cultures. En une forme d’éclatement, chaque histoire dans l’Histoire devient intéressante et participe du tout. Il est aussi fortement imprégné des événements du 11 Septembre et de leurs conséquences. On y retrouve les thèmes précieux à l’auteur, que sont notamment la quête d’identité, le respect de la mémoire et de l’intériorité, l’attachement aux valeurs.

    Ponctué d’incursions essentielles dans le passé, il se distingue par l’intense sensibilité qu’il dégage et porte l’empreinte de Siri Hustvedt, véritable âme de son récit. Une nouvelle oeuvre de taille, en somme, pour un écrivain majeur.

  • l'astrologie celtique ou l'astrologie par les arbres

    Quelques éléments d'astrologie tirée de livres d'astrologie populaire peu connus encore mais qui puisent leur enseignement de l'époque Romaine, Celtes, Gauloise :

    astrologie-celtique-livre.JPGLe pommier (l'amour)

    - Beaucoup de charme;
    - Grand pouvoir de séduction;
    - Philosophe insouciant et imaginatif.

    L'if (le mystère)

    - Digne et sophistiqué;
    - D'humeur changeante;
    - Attentif aux personnes qui lui sont proches.

    L'orme (la générosité)

    - Fidèle;
    - Aime prendre des décisions pour les autres, aime mener;
    - Grand sens de l'humour.