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Lire pour grandir

  • Chronique d'un des meilleurs Stephen KING : Cujo

    Stephen KING Cujo.jpg L'histoire tourne autour d'une mère et de son jeune fils qui se retrouvent piégés dans leur voiture par un Saint-Bernard enragé, nommé Cujo. Le roman explore des thèmes de survie, de peur et de désespoir.

    Cujo est un saint-bernard immense pesant près de cent kilos, assez pacifique. Cependant un beau matin, alors que le chien pourchasse un lapin qui se réfugie dans une petite grotte souterraine, il se fait mordre par une chauve-souris, vraisemblablement enragée. Généralement calme et affectueux, la bête va se transformer peu à peu en un monstre assoiffé de sang. Le cauchemar commence alors pour Donna Trenton et son fils Tad, fraîchement débarqués de New York, qui partis chez le garagiste, propriétaire du chien, pour faire réparer leur voiture, tombent nez à nez avec le saint-bernard enragé. Le chien se montre des plus agressifs et Donna et Tad tentent de fuir, mais leur voiture cale. Ils se retrouvent ainsi prisonnier dans la voiture, mis sous siège par Cujo qui attend de pouvoir attraper ses proies.

    Cujo est souvent considéré par les lecteurs comme une des œuvres les plus réussies de Stephen King. L’auteur, devenu dans les années 80 et 90 l’un des auteurs les plus lus dans les genres de l’horreur et du fantastique.

    King est connu pour sa capacité à créer une tension palpable, et "Cujo" ne fait pas exception. Le suspense est maintenu tout au long du roman, avec une sensation de danger imminent.

    Stephen King sait parfaitement gérer dans un style haletant et intense le suspense dans ce qui ressemble plus à un banal fait divers, ce long siège des Trentons face à ce chien enragé. Les descriptions du mental du chien ainsi que de la folie animalière sont impressionnantes. Stephen King se concentre dans ce roman plus sur le gore et l’horreur la plus simple et laisse un peu de côté le fantastique, même si l’auteur semble à plusieurs reprises nous suggérer que les motivations du chien ne sont pas que dûes à sa maladie.

  • Avis sur le livre : Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, de Haruki Murakami

    Il existe, indéniablement, une méthode Murakami : prose rêveuse et languide, sens aigu du flottement, fulgurances poétiques - un style inimitable, aussi adapté aux romans longue distance qu'aux nouvelles de trois pages.

    livre Autoportrait de l'auteur en coureur de fond.jpg
    L'exercice de l'essai, toutefois, requiert d'autres qualités. Dans son Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, l'écrivain détaille sa passion pour le marathon et établit plusieurs parallèles plus ou moins convaincants entre la course à pied et l'écriture. On le suit à Hawaii, Boston, New York ou Athènes, où il alterne entraînements acharnés et compétitions féroces, s'interroge sur ses défaillances, constate le vieillissement inéluctable de son organisme. Très bien, et en quoi ça me concerne ? est en droit de se demander le lecteur. Car si le sens du détachement de Murakami et son goût pour l'épure s'expriment avec bonheur au hasard des articles, les aphorismes afférents laissent souvent songeur : « je ne pense pas que la simple volonté vous rende capable de faire quelque chose », « personne n'a les moyens de vaincre chaque fois », etc. Ailleurs, certaines pages exsudent une autosatisfaction bourgeoise d'autant plus embarrassante qu'elle semble involontaire : comme un golfeur sans cesse en quête d'un nouveau green, Murakami voyage partout mais ne parle jamais de ses problèmes d'argent. La vie est belle quand la chance et la volonté se croisent.


    Sur un plan strictement sportif, le livre est plutôt avare en révélations fracassantes (courir n'est pas très marrant, il faut s'entraîner dur, etc.). Fort heureusement, il ne saurait se réduire à une enfilade de clichés zen ou de lapalissades deadly serious ramollies au prozac. Lorsqu'il s'analyse, dissèque son caractère, fait bravement face à son âge - lorsqu'il se montre pour de bon, Murakami pose question et intrigue : on découvre un drôle de bonhomme un peu revêche, prêt à tous les sacrifices pour écrire ses bouquins (lever avant cinq heures, coucher avant dix heures, et la vie sociale aux fraises).

    Les meilleurs passages, de fait, sont ceux où il souffre, pas ceux où il essaie de tirer des enseignements de sa souffrance. A cet égard, le chapitre consacré à l'ultra-marathon du lac Saroma permet de toucher du doigt la folie authentique parfois associée à la course, lorsque la volonté se dissout dans son substrat physique pour se réduire à une pure mécanique : assez paradoxalement, c'est cette mécanique qui redonne son humanité à l'auteur. Tout de suite après, cependant, il s'excuse presque - et c'est comme s'il repassait la ligne d'arrivée à l'envers. Que savons-nous de lui au final ? Inégal mais attachant, cet autoportrait en forme de glace sans tain donne surtout envie de redécouvrir les romans de l'auteur

    Haruki Murakami, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Belfond, 2009. 

  • Livre pratique : L’isolation thermique écologique, de Jean-Pierre Oliva

    Après son ouvrage à succès sur "La conception bioclimatique", Jean-Pierre Oliva, vient de son sortir un nouveau livre concernant les travaux écologiques de la maison : L’isolation thermique écologique .

    Un livre qui explique les points clés des travaux d'isolation en 2025 et dont voici un chapitre :

    Isoler de manière écologique

    Certains matériaux d'isolation sont à éviter du point de vue écologique. La plupart des polystyrènes extrudés sont gonflés aux HCFC. Le polyuréthane et le polystyrène sont des dérivés du pétrole ou du gaz naturel. Des substances toxiques comme le benzène (cancérigène prouvé) sont libérées lors de leur fabrication.

    Les laines minérales (laine de roche et laine de verre dans une moindre mesure) ainsi que la cellulose répondent à ce jour aux exigences minimales requises en matière de qualité, de respect de l'environnement, de santé... et de budget. Lors du placement des laines minérales, veillez cependant à respecter les précautions d'usage (vêtements protecteurs, masque anti-poussière,...)
    Ces matériaux sont partiellement ou entièrement constitués de matières premières naturelles et sont recyclables.

    La production de l’isolant consomme de l'énergie, qui est cependant très rapidement regagnée. Placée correctement, une laine minérale permet d'économiser en deux mois la quantité d'énergie nécessaire à sa fabrication. La fabrication d'isolant à base de cellulose ou de liège nécessite encore moins d'énergie. Les laines minérales résistent très bien à l'humidité et au feu.

    Pour isoler les parties souterraines de la maison, le verre cellulaire ou le polystyrène extrudé sont nécessaires. Dans ce dernier cas, nous conseillons évidemment les plaques de polystyrène sans CFC ni HCFC.

    Zone d’isolation 

    Laine minérale (laine de verre ou laine de roche)

    Cellulose

    Mur creux

    *

     

    Façade extérieure

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    Toit incliné

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    Toit plat (toit chaud) (a)

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    Sol rez-de-chaussée (b)

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    Plancher du grenier

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    *


    (a) un toit plat existant ne peut être bien isolé après coup, que de l'extérieur (toiture inversée), avec des plaques de polystyrène. Depuis 1997 il existe sur le marché des plaques de polystyrène gonflées au CO2, totalement exemptes de CFC et de HCFC.
    (b) une autre possibilité consiste à injecter une couche de flocons d'argile expansés de plus de 50 cm d’épaisseur.

    La plupart des matériaux isolants "bio" comme le lin ou la laine de mouton sont traités chimiquement notamment pour les rendre ininflammables et imputrescibles. Par ailleurs, ils coûtent nettement plus cher que les matériaux isolants conseillés dans ce guide.

    Pour le placement de la laine minérale et de la cellulose, le port d'un masque à poussières est recommandé. Pour la laine minérale il vaut mieux porter des gants et des vêtements bien fermés à cause des irritations cutanées qu’elle peut provoquer.

    Pour être complet, signalons qu'autant certaines laines minérales que la cellulose contiennent des résines à base de formaldéhyde, utilisées comme liant. L’isolant cellulosique, fait de vieux papier, contient en plus une petite quantité d’encre toxique et est traité chimiquement (avec des sels de bore) contre les moisissures. Ce n’est pas un problème si l’isolant est placé dans un mur creux, ou sur la façade extérieure (pas directement en contact avec les pièces isolées).

     

    L’isolation thermique écologique, de Jean-Pierre Oliva est donc un livre qui conviendra donc aux professionnels de la rénovation et construction mais aussi aux particuliers voulant entreprendre des travaux et se renseigner - car l'ouvrage est écrit en un langage accessible à tous - : d'autant que des aides à la rénovation existent comme MaPrimeRénov' pour faire  l'isolation de sa maison.

     

     

  • Quels livres lire à Noël ?

    Une oeuvre déchirante d'un génie renversant de Dave Eggers

    Ca raconte quoi :

    Eggers, enfant chéri des lettres west-coast, narre sur 500 pages comment il s'occupe de son jeune frère adoré, monte des magazines foutraques et généreux ou tente de participer à des castings de téléréalité.

    En fait il s'agit de quoi :

    L'exemple le plus abouti d'autobiographie post-moderne. Et c'est quoi, une autobiographie machintruc ? Disons une version romancée, ironique et explicitement consciente de sa propre vie. Brillant mais poseur, son livre agace autant qu'il séduit, comme seuls savent le faire les enfants gatés. Sympa, Dave Eggers nous conseille de zapper une centaine de pages au beau milieu du roman.

    On le lit où :

    Une oeuvre déchirante... accompagnera idéalement vos week-ends chez un oncle du sud-ouest, où vous vous surprendrez à regarder votre atroce petit neveu avec affection.
    En savoir plus : lire un billet sur Pourquoi nous avons faim, autre ouvrage de Dave Eggers

    Doggy bag de Philippe Djian

    Doggy bag  Djian.JPGCa raconte quoi :

    L'histoire de la famille Sollens, deux frères qui ont repris le garage familial – et ont partagé également la même femme, un père vaguement magouilleur et une mère à qui il va arriver quelque chose d'horrible.

    En fait il s'agit de quoi :

    On en parle surtout parce que le premier volume est sorti en poche. Le Doggy bag de Philippe Djian est l'équivalent littéraire d'une série télévisée. Ecrite sans fioriture, la saga souffre parfois de la faiblesse de l'intrigue mais se rattrape par quelques personnages réussis. Détente pas trop idiote.

    On le lit où :

    allongé et moite sur son lit quand le jour brûlant décline. Si possible avec quelqu'un à côté parce que lire Djian (me) donne souvent envie de baiser.
    En savoir plus : Doggy bag I et II et la short-list Philippe Djian sur le mag livres.

  • Lexture sur La Jeune détective et autres histoires étranges - Kelly Link

    De ce côté de l’atlantique il s’agit bien pour la majorité des lecteurs de « découverte », puisque hormis dans des revues spécialisées de science-fiction, il était jusqu’alors impossible de lire ces textes. Récompensé par le Prix James Tiptree Award en 1997, dés la parution de Voyages avec la femme des neiges, Kelly Link fait aujourd’hui figure de référence dans le domaine du fantastique à tendance onirique et horrifique. Les multiples récompenses glanées par l’écrivain depuis quelques années le prouvent (Prix World Fantasy en 1999, Nebula Award en 2001, Hugo Award en 2005 et Nebula Award en 2006, etc.)

    Une reconnaissance méritée, qui vient couronner un univers, une écriture et une voix vraiment singulière dans le milieu de la « SF » contemporaine (au sens large). En effet, Kelly Link, d’une grande intelligence et d’une sensibilité non moins affûtée impose tout au long de La Jeune détective... un ton original et une ambiance réellement intrigante. Ses nouvelles gentiment morbides résonnent en nous comme de mauvais rêves au petit matin. L’auteur semble puiser dans l’inconscient collectif, mélangeant chimères, relectures très personnelle des grands mythes de l’humanité ou adaptations moderne des contes sinistres de Hans Christian Andersen (Voyages avec la femme des neiges faisant évidemment référence à La Reine des Neiges, mais aussi plus étrangement, à Cendrillon) et des histoires non moins cruelles d’Hoffmann ou Edgar Allan Poe.

     

    Mais Kelly Link cultive avant tout un style résolument contemporain (exception faite du très british « Chapeau du Spécialiste » qui n’est pas sans évoquer le film Les Autres d’Alejandro Amenabar , ou « Leçon de Vol » et sa cohorte de dieux et demi-dieux) ce qui déplace en quelque sorte, son monde fantasque et fantastique dans le domaine obscur et inquiétant des légendes urbaines, des déambulations éveillés de l’adolescence et des songes de l’enfance. On trouvera aussi beaucoup de points communs avec les auteurs inclassables de la littérature générale. Ainsi, « Nymphéas, Lilas, Lilas, Iris », rapelle Ainsi vivent les morts de l’anglais Will Self, « Leçon de magie pour débutant » malgré son titre à la Harry Potter fait immanquablement penser aux textes des Légendes d’automne de Ray Bradbury, « Le sac à main féerique » et « Peau de chat », ne sont pas loin du Neil Gaiman de Neverwhere, Animaux de pierre est un clin d’œil à Lovecraft, quant à « Plan d’urgence anti-zombie », avec son évocation nocturne d’adolescents aisés, laissés à eux même par leurs parents irresponsables, il semble faire un autre clin d’œil, au Bret Easton Ellis à la fois léger et sophistiqué de Lunar Park, cette fois.

     

    Au final, avec La Jeune détective et autres histoires étranges nous poursuivons notre découverte de cette littérature « transgenre », que d’aucun nomme joliment transfiction. Un terme proposé par Francis Berthelot pour qualifier des textes qui n’entre ni vraiment dans le domaine de la science-fiction, ni réellement dans celui de la littérature générale. Une chose est sûre, ce recueil ravira les amateurs de littérature étrange (c’est le moins avec un titre pareil), de fantastique décalé ou encore les lecteurs de Jacques Barbieri ou de Jeff Noon, avec qui Kelly Link partage également, bien des points communs.

  • A propos du livre La chute de Nixon de Georges Ayache

    la chute de NIXON.JPGLe scandale du Watergate fut l'un des plus grands évènements des années 70, mettant aux prises médias et politiques aux USA.

    Dans son livre, "La chute de Nixon", Georges Ayache emmène les lecteurs dans un voyage à travers les événements tumultueux qui ont conduit à la chute du président Richard Nixon. Situé contre le contexte du scandale du Watergate, le livre explore le réseau de tromperie, de corruption et d'intrigues politiques qui ont finalement renversé l'un des hommes les plus puissants de l'histoire américaine. Un NIxon qui venait d'être réélu pour son 2eme mandat à une majorité écrasante...

    Le récit vivant d'Ayache et son attention méticuleuse aux détails historiques font de "La chute de Nixon" un incontournable pour les passionnés d'histoire et les accros de la politique. Du cambriolage initial au siège national du Comité démocrate aux révélations explosives de l'implication de Nixon dans la dissimulation et sa mise en place d'un système d'écoute et suivi des opposants politiques (relaté aussi dans le livre de Hunter Thompson Le Nouveau Testament Gonzo), Ayache dresse un portrait vivant d'une nation en tumulte et d'un président luttant pour conserver le pouvoir.

    Alors que les lecteurs suivent les rebondissements du scandale du Watergate, ils sont contraints de se confronter à des questions de loyauté, d'intégrité et de la véritable nature du pouvoir. La représentation habile d'Ayache des personnages complexes impliqués dans le scandale, de Nixon, en passant par son vice-president Mitchell, à son cabinet, avocats,  aux journalistes intrépides du Washington Post qui l'ont finalement renversé (Bob Woodward,   et Carl Bernstein,), ajoute de la profondeur et de la subtilité à l'histoire.

    Dans "La chute de Nixon", Ayache tisse habilement l'histoire et la fiction pour créer un récit captivant qui tiendra les lecteurs en haleine jusqu'à la dernière page. Que vous soyez un aficionado de politique aguerri ou simplement à la recherche d'une lecture captivante, ce livre est sûr de laisser une impression durable. 

    *la couverture du livre montre NIXON, défait, qui fuit la maison blanche à bord d'un hélicoptère et fait un dernier signe de victoire, qualifiée de grotesque par Hunther Thompson

    La chute de Nixon , Georges Ayache , Perrin, 2020, 352 pages