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  • L'année de la B.D. ? - suite

    Depuis les années 2000 Les producteurs français multiplient eux aussi les adaptations au grand écran et l'immense succès d''Astérix et Obélix : Mission Cléopatre' d'Alain Chabat en a été l'élément déclencheur. S'en sont suivis des films comme 'Blueberry', 'Michel Vaillant', 'Iznogoud' ou encore 'l'Enquête Corse'. Et même si ces adaptations filmées francophones de 2004 n'ont pas réellement fait mouche, de nombreux projets sont toujours en cours : Bob et Bobette, Alix, Blake & Mortimer, Blacksad, Titeuf, Thorgal, Les Pieds Nickelés... et même un Tintin par Spielberg (ndlr : à confirmer tout de même) ! L'évolution des technologies explique le phénomène ; il est aujourd'hui beaucoup plus facile de porter à l'écran des scènes de bandes dessinées. L'exploitation du merchandising autour des films prend une véritable tournure industrielle et le secteur publicitaire s'intéresse de très près à la BD. 

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    La BD : l'industrie des bulles


    La BD deviendrait-elle une véritable industrie ? Elle semble rimer avec diversité et rentabilité. Ce nouveau phénomène couvre la totalité de notre environnement culturel et médiatique. Comme beaucoup d'autres expressions culturelles s'alliant aux médias, la BD devient une industrie qui brasse beaucoup d'argent. Avant tout objet culturel, c'est aussi un média, un moyen de communication que les publicitaires n'ont pas hésité à introduire dans leurs campagnes. Beaucoup d'auteurs admettent que le marché de la BD sature : trop de publications et beaucoup de petites maisons d'édition sont laissées pour compte face à ce qu'ils appellent les "maisons d'édition à vocation commerciale".


    Les femmes, un public à séduire



    Par rapport à la génération d'Uderzo , les auteurs actuels sont des "enfants de la BD super gâtés" déclare Zep au magazine Bédéka. Il y en a pour tous les goûts : du roman graphique à la BD de science-fiction en passant par des oeuvres plus expérimentales, il n'y a qu'un segment du public qui est un peu plus laissé pour compte, celui des femmes. Alors que dans la culture nippone et dans la culture américaine la bande dessinée pour femmes occupe une place non négligeable, en Europe il reste beaucoup à faire. Souvent dessinée de manière aguicheuse, la femme ne se retrouve pas dans l'univers BD. Mais cela se bouscule un peu ces derniers temps. De plus en plus de dessinatrices sont publiées et ouvrent le créneau. Le prix du meilleur album Angoulême 2005 a d'ailleurs été décerné à Marjane Satrapi pour 'Poulet aux Prunes'. On ne peut donc qu'imaginer de belles perspectives !

     

  • Elégie pour un Américain de Siri Hustvedt

    Editeur : Actes Sud
    Publication :5/5/2008

     

    elegie.JPGL’individualité est une énigme apparemment insondable. C’est pourtant ce mystère que tente d’élucider cette touchante ‘Elégie pour un Américain’. Le récit semble buter au départ, peinant à trouver sa fluidité, comme un individu avancerait à tâtons dans l’obscurité. L’expression même se montre hésitante, presque convenue. Mais peu à peu se révèle le dessein de l’auteur. Avec d’infinies précautions, et pourtant animée d’une détermination inébranlable, Siri Hustvedt, telle une archéologue, gratte, souffle, balaye pour dégager de la couche de poussière et autres résidus déposés par le temps la structure même de ses personnages.

    Elle met à nu leur géographie intime, découvre leurs secrets originels. Dès lors, ces derniers nous sidèrent par leur aisance à se dire, à dévoiler ce qu’il y a en eux de plus profond, de plus fragile. Le texte aussi s’affranchit de toute retenue, et s’enrichit d’un vocabulaire prégnant, de comparaisons volubiles. Il répond à une conception personnelle du suspense mais tient indéniablement en haleine, jusqu’aux scènes finales, quasi théâtrales.


    Roman contemporain s’il en est, ‘Elégie pour un Américain’ met en scène des héros modernes, chercheurs ou psychologues, veufs ou divorcés, enfants du métissage des cultures. En une forme d’éclatement, chaque histoire dans l’Histoire devient intéressante et participe du tout. Il est aussi fortement imprégné des événements du 11 Septembre et de leurs conséquences. On y retrouve les thèmes précieux à l’auteur, que sont notamment la quête d’identité, le respect de la mémoire et de l’intériorité, l’attachement aux valeurs.

    Ponctué d’incursions essentielles dans le passé, il se distingue par l’intense sensibilité qu’il dégage et porte l’empreinte de Siri Hustvedt, véritable âme de son récit. Une nouvelle oeuvre de taille, en somme, pour un écrivain majeur.