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le dernier gardien d'ellis island

Le roman est écrit sous la forme du journal intime de John Mitchell, le directeur du centre. Il commence le 3 novembre 1954, neuf jours avant la fermeture définitive d'Ellis Island et se termine à quelques minutes de l'arrivée du bateau le ramenant à Manhattan.

L'ensemble est vide de tout occupants, Mitchell est le dernier à être encore présent dans l'enceinte, entre les salles d'attente, les cuisine, l'infirmerie, les bureaux et les longs corridors. Pour passer le temps et faire le point, il commence la rédaction de notes sur son histoire et, en parallèle, celle du lieu. Depuis des décennies, il a vu passer de nombreux bateaux remplis de migrants. Souvent éreintés, ils attendaient des heures avant d'accéder à la Terre Promise et se voir remettre le fameux visa pour devenir américains. C'est dans cette ambiance d'attente et de crainte, de peurs et d'espoirs, qu'a évolué Mitchell. C'est là aussi qu'il a rencontré sa femme, Liz, là aussi qu'il l'a aimé et toujours ici qu'il a connu le chagrin de la perte. Il raconte cela avec des mots simples mais qui sont chargés de sens et d'émotions. Dans ses souvenirs, il y a aussi Nella Casarini, immigrante d'origine italienne arrivée par le Cincinnati et séparée de son frère autiste dès son entrée dans Ellis Island et qu'il tentera d'aider par tous les moyens. D'autres portraits se dessinent en creux : Francesco Lazzarini, l'italien que son histoire rattrape aux portes de l'Amérique, ou celui de Sherman, photographe à ses heures perdues qui rencontrera par la suite un certain succès (décrié cependant) grâce à ses clichés d'Ellis Island. Les histoires se mêlent à la vie simple et travailleuse de Mitchell. Ses amours et ses passions sont liées à jamais au centre de l'Immigration qu'il a occupé des années durant. L'écriture de Gaëlle Josse est juste et précise, tout en apportant une touche de poésie certaine à son propos. En terminant ce livre, une seule envie : se renseigner sur Elis Island et faire défiler les photographies de ces vies enfuies, loin de leurs terres natales, dans l'espoir de lendemains meilleurs. Et se dire que, s'il avait vraiment existé, ce John Mitchell aurait été un sacré bonhomme.

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